Cobayes de la République Essais SAHARA POLYNESIE
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Cobayes de la République Essais SAHARA POLYNESIE

Vétérans des essais nucléaires , site historique, cobayes. de la République.Site créé en 2005.Premier site traitant de cette période de l'histoire de FRANCE .1960 1996. GERBOISE BERYL CANOPUS à XOUTHOS.
 
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 ANCIENS CONTAMINES DU TIR BERYL

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Denis
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SAINT ETIENNE Claude
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MessageSujet: Michel DESSOUBRAIS   ANCIENS CONTAMINES DU TIR BERYL - Page 2 EmptyMer 16 Mai 2007 - 20:40

Que voilà une bonne nouvelle : nous accueillons sur notre forum Michel Dessoubrais.

Bienvenue parmis nous Michel. Prend le temps de t ' installer confortablement. Je suis persuadé que tu as des récit à nous faire.

En tous les cas merci de t ' intéresser à notre forum.
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SAINT ETIENNE Claude
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SAINT ETIENNE Claude


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MessageSujet: Re: ANCIENS CONTAMINES DU TIR BERYL   ANCIENS CONTAMINES DU TIR BERYL - Page 2 EmptyMer 24 Déc 2008 - 18:25

J'ai eu l'occasion de rencontrer Michel DESSOUBRAIS à deux reprises au moins, tout ce qui a été dit ci-dessus se trouve être la pure réalité, la lecture en vaut la chandelle.... Pour se faire remontez en début de page pour lire dans l'ordre la page 1 puis 2(vous tenez un rapport dans les mains)... intéressant non?.... De plus ce document n'est pas classifié
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Couchot Marcel
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Couchot Marcel


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MessageSujet: Re: ANCIENS CONTAMINES DU TIR BERYL   ANCIENS CONTAMINES DU TIR BERYL - Page 2 EmptyMer 24 Déc 2008 - 22:42

Pour ceux qui ne l'auraient jamais lu, je remet en ligne ce texte que j'avais récupéré en 2007.
Je ne peux préciser la date où il a été écrit.

Citation :
Un texte que nous à confié la Veuve de Capitaine Clavert

Compte rendu du Capitaine CLAVERT
Commandant le Service de Décontamination
Rédigé le 1 mai 1962 lors du tir « BERYL »

Devenu Colonel, il est décédé il y a 10 ans,
Sa veuve et ses enfants attribuent ce décès
à sa contamination lors de sa présence sur le site de IN EKER
se
EXPÉRIMENTATION « BERYL » : 1er MAI 1962

1ère EXPLOSION NUCLÉAIRE SOUTERRAINE FRANÇAISE

I / ORGANISATION

La chambre d’explosion avait été creusée à l’intérieur d’une colline de granit d’une hauteur d’environ 200 m et située à environ 50 km NORD du village d’IN-ECKER.
Cette chambre sphérique avait été réalisée au moyen de marteaux piqueurs en partant d’une galerie ouverte sur le flanc EST de la colline en s’enfonçant pratiquement au cœur de celle-ci. Tous les débris rejetés à l’extérieur de la galerie constituaient un véritable carreau de mine sur lequel furent installés différents appareils électroniques de retransmission et de mesures, ainsi que des groupes électrogènes à moteur diesel pour fournir l’énergie nécessaire à l’amorçage de la bombe et au fonctionnement des divers appareils de mesure :

relais de télévision pour filmer le déroulement des opérations d’amorçage de la bombe,
 enregistrements et mesures des effets mécaniques : onde de choc, pression de crête dans le sol, sismographe,
 enregistrement des mesures électromagnétiques,
 mesure des rayonnements gamma.

A la fin des travaux de terrassement et en vue de fermer l’entrée de la galerie, des doubles portes blindées furent mises en place et scellées dans le granit. Une multitude de sacs remplis de sable fut préparée afin de renforcer l’étanchéité des portes blindées après la mise en place de la bombe avant le tir. Le PC opérationnel du GOEN (Groupement Opérationnel des Expérimentations Nucléaires) fut installé sur un petit éperon face au « carreau de mine » à 2,5 km EST. Il comprenait trois shelters aménagés, dont l’un équipé de voyants lumineux, pour permettre le contrôle des différentes opérations avant la mise de feu et de la clé de contact pour déclencher l’explosion. Un second shelter regroupait tous les moyens de transmission nécessaires ; quant au troisième, réservé aux expérimentateurs et spectateurs, il était équipé d’un poste de télévision.
Sur le PC opérationnel qui avait un air de fête, régnait la bonne humeur, chacun étant optimiste.
Près du PC opérationnel, et sur un secteur de 180° de 2,5 km de rayon ayant pour centre la chambre d’explosion, étaient installés à intervalles réguliers cinq postes d’observation du nuage équipés de TS et de cinéthéodolites servis par du personnel du contingent du 620ème Groupement des Armes Spéciales appartenant à la Batterie Mobile de Détection / Décontamination (BMDD) que j’avais l’honneur de commander.
La section de décontamination mobile de la BMDD se tenait prête à intervenir d’une position d’attente située à 5 km SUD-EST de la chambre d’explosion, en bordure de la route goudronnée menant à la base vie d’IN-AMGUEL.

II / DÉROULEMENT

Les sondages et les prévisions météorologiques s’annonçant favorables dans la nuit du 1er au 2 MAI 1962, ordre fut donné d’exécuter les derniers préparatifs avant le levé du jour, l’heure ‘H’ étant en principe fixée à 7h00 TU.
Les dernières équipes d’expérimentateurs rejoignirent le GOEN vers 6h45 puis on entra dans la phase active qui dura près d’une demi-heure.
L’explosion déclanchée par le Général THIRY commandant le GOEN se produisit à 7h20.

DESCRIPTION DE L’EXPLOSION

Sous l’effet de l’onde de choc, les flancs de la montagne se mirent à moutonner suivant différents niveaux caractéristiques. Ces moutonnements étaient dus à la propagation de l’onde de choc qui détachait des poussières des flancs de la colline.
En même temps, sur le PC opérationnel, le sol se mit à trembler, semblant se dérouler sous nos pieds pendant quelques secondes.
Alors que chacun s’affaitait et observait, un nuage de couleur blanche violette apparut soudain à l’entrée de la galerie. Sa belle couleur initiale, due à la présence d’éléments radioactifs à base d’iode, de courte période, s’assombrit rapidement à cause des poussières qu’il entraînait. Le nuage devînt très vite noirâtre car se mêlèrent des fumées provenant de la combustion du gazole des groupes électrogènes provoqué par le flux thermique.
Les portes blindées obturant l’entrée de la galerie avaient cédé. L’apparition de ce nuage inattendu était due à une sous-estimation de la puissance de la bombe qui, au lieu de 20 KT faisait en fait près de 50 KT.
Cet incident matérialisa l’ensemble des effets dynamiques, thermiques et radioactifs et devant un tel exploit, chacun resta stupéfait !
En atmosphère libre, le nuage se développa rapidement, et poussé par le vent, progressa en direction du PC / GOEN.
Tout le monde pensait que le nuage éviterait le PC opérationnel, aussi aucune mesure préventive de protection ne fut-elle prise.
Mais, après dix minutes d’attente, il fallut bien se rendre à l’évidence : le nuage de poussières radioactives maintenant sa direction, s’approchait dangereusement du PC / GOEN.
L’ordre de repli de tous les personnels fut donné au dernier moment et on assista à une véritable panique : tout le monde se ruait sur son véhicule afin de partir au plus vite, de sorte que le centre de transmission fut évacué avant qu’aucun ordre n’ait été transmis aux équipes disséminées sur le terrain. Il faut dire que tous les personnels du PC / opérationnel, excepté ceux de la BMDD du 620ème GAS, ne disposaient pas de moyens de protection contre la radioactivité.
L’accès du PC opérationnel n’était possible que par une seule piste, si bien que le départ des personnels en catastrophe produisit un embouteillage montre, alors que la nuage radioactif qui s’étendait sur un front d’environ 800 m en progressant toujours dans la même direction, recouvrait et obscurcissait le PC et la piste d’accès. On se serait cru dans les ténèbres et il fallut allumer les phares des véhicules. Bien que l’opacité s’intensifiât avec les poussières soulevées par les véhicules en mouvement, par miracle, il ne se produisit pas d’accident.
Pendant ce temps là, la section mobile de décontamination de la BMDD qui observait le développement du nuage, quitta sa position avant d’être atteinte par la frange du nuage radioactif. Les personnels, entraînés et protégés par leurs tenues de protection ne recevant pas d’ordre par radio, avaient alors pris l’initiative de se replier en zone saine afin d’installer un poste de contrôle radiologique en bordure de la piste, afin d’intercepter tous les véhicules en provenance de la zone des retombées. Avec ses radia mètres DON 410, elle mesure l’intensité de la radioactivité sur les visages, les cheveux, les mains et les vêtements des conducteurs et passagers des véhicules.
Ce premier contrôle sommaire, au lieu de rassurer les personnels en cause, ne fit qu’accroître leur inquiétude car ils réalisèrent soudain le danger auquel ils étaient exposés.
Sur les vingt kilomètres de la route goudronnée menant à la base vie une véritable course automobile s’était engagée : chacun n’avait qu’une hâte, rejoindre la base. La chaleur aidant, les véhicules malmenés ne tardèrent pas à tomber en panne pour cause de « vapor-look ». Certains équipages abandonnèrent leurs véhicules : ils partirent en courant sur la route malgré la chaleur, mais se ravisant, ils firent de l’auto-stop. D’autres, qui avaient mis leurs ANP avec précipitation sans les ajuster, éprouvèrent une gêne respiratoire et des maux de tête intolérables si bien qu’ils jetèrent leur masque n’importe où.
Cette véritable débandade fit que les premiers éléments du PC opérationnel n’atteignirent l’entrée de la base vie qu’une heure après que fut donnée l’ordre de repli.

La Base Vie, malgré les faibles moyens dont elle disposait, avait réussi tout de même à installer un poste de contrôle à son entrée. Tous les personnels en provenant du terrain furent soumis à un contrôle radiologique puis dirigé sur les douches de décontamination. Mais, le service de santé de l’Infirmerie Hôpital de la Base Vie ne disposait en tout et pour tout que de trois pommes de douche pour décontaminer environ 250 personnes (!) porteuses de poussières radioactives de l’ordre de 10 à 20 rœntgen.
La section mobile de décontamination de la BMDD put enfin, après son repli, s’installer à 1 km de l’entrée de la Base Vie et fut en état de fonctionner près de deux heures après l’heure ‘H’ du tir car elle dut régler des problèmes de ravitaillement en eau et s’approvisionner en vêtements de rechange.
Toutefois, la contamination de toutes les personnes s’acheva vers 13h00. Tous les personnels, quels que soient leurs fonctions ou leurs grades se soumirent de bon gré à toutes ces opérations et l’on vit Ministre, Généraux et Gradés équipés en 2ème classe pendant un certain temps.
(Ils ne disposaient pour tout vêtement que d’une chemisette et d’un pantalon de toile !)
Je n'ai pas grand chose à y ajouter, sinon que j'y étais, comme Fernand Segond, qui y fait allusion dans un de ses rares posts.

En fait, il s'agisait de la seconde explosion nucléaire souterraine, à In Eker, le 1er Mai 1962, après le tir Agathe, qui avait déjà posé quelques problèmes... Un premier incident.... C'était le jour de la fête du travail, jour de repos pour tout le monde, en principe...

Mais pour nous, ce ne fut pas de tout repos ! affraid

Pourquoi n'y a-t'il pas d'ordre de repli ? Parce qu'il n'y avait plus personne au P.C. de tir pour donner un ordre !
Notre téléphone de campagne était devenu muet sitôt apparu le nuage noir tranchant sur le nuage de poussière inoffensif.
Mais lui était annonciateur non pas de tempête, mais de fuite radioactive et de contamination.

Ce qui nous a sans doute sauvé, car nous nous sommes très vite repliés en bon ordre vers la base "vie".
Alors que ceux qui sont resté sur le terrain ont été contaminés et ont souffert plus que tout autres.

Et bien plus, évidemment, que Pierre Messmer qui déclarait lors de l'émision "Pièce à conviction", magazine présenté par Lucet : "Irradiés pour la France" diffusé sur France 3 en Décembre 2004" (durée 110 minutes).

"Personne n'a été plus irradié que moi". Et il a ajouté, très clairement :
"c'est le seul accident de toute la série des essais nucléaires français...
Il y a eu d'autres problèmes, mais ce n'a été que des incidents..."

Y assistait également, le Ministre de la Recherche Gaston Palevski, mort d'une leucémie qu'il a toujours attribué à cet accident, ainsi que le Capitaine Clavert, accompagnés par un petit groupe venu assister au spectacle : ils en voulaient sanss doute pour leur argent, et ils ont eu ce qu'ils méritaient.

Le téléfilm/fiction "Vive la Bombe" diffusé sur Arte le Vendredi 16 mars 2007, et pas sur une chaine nationale, sur ARTE, relate de manière simplifiée le drame de ces appelés. Le Festival de la fiction télévisée de Saint-Tropez lui a décerné le Prix du meilleur téléfilm.

"Dans ce film, quatre soldats, dont trois appelés du contingent, doivent assurer une zone de sécurité autour d'un point de tir d'un essai nucléaire souterrain dans le désert du Hoggar, en 1962, après les accords de paix. Mais un nuage atomique s'échappe lors de l'explosion et se dirige vers les quatre soldats. "

Jean-Pierre Sinapi ... s'est inspiré d'un fait réel. Les soldats, contaminés, ont été placés au secret pendant neuf mois et n'ont jamais pu obtenir réparation de l'Etat français.

Curieusement, c'est l'histoire de ce tir Béryl complètement foireux du 1er Mai 1962 à In Eker qui a été le plus médiatisée.

Le téléfilm réalisé réduit d'ailleurs le nombre de victimes "immédiates" à 4 seulement, alors qu'en réalité il y en avait 9, et qu'on ne fait pas apparaître le nombre réel de personnes irradiées ou contaminées sur le site pendant ou après l'essai, ou encore le nombre victimes à retardement.

Comme si on cherchait à occulter les 141 tirs avec leur centaine de mégatone dispersée dans la nature, mais pas perdue pour tout le monde... irradie

Celà est du certainement à la présence de Pierre Messmer, Ministre des Armées, et de Gaston Palewski, Ministre d'Etat chargé de la Recherche Scientifique.

"Le téléfilm a été projeté au Sénat le 20 février 2007 en présence de sénateurs et députés.
Michelle-Alliot Marie, alors Ministre de la Défense, a fait savoir qu'elle ne pouvait lever le Secret-Défense, sauf pour quelques scientifiques qui auraient accès aux archives...".

Sans doute pour éviter que trop de gens soient contaminées par elles !
-
Et moi, et moi, et moi. irradie Je parle en votre non à tous ! love

Ah, j'oubliais, j'étais jeune Sous-Lieutenant, et le Capitaine Clavert, c'était mon Capitaine. Soldat drapeau

_________________
Marcel-Couchot : 15-06-1938 - ECP 1961 - Classe 58 - Capitaine de Réserve honoraire. Surnommé "Le Professeur"
IMO ESAA Nîmes. Rejoint le 620è GAS à Reggan et IN-AMGUEL le 24/04/1962 comme Sous-Lieutenant.
Affecté à la Section de Détection de la BMDD, participe à l'accident nucléaire de BERYL à In Eker du 01/05/1962.  irradie  Soldat  drapeau
Resté un an sur le site du CEMO au Camp Saint Laurent jusqu'en Avril 1963. Titre de Reconnaissance de la Nation (TRN). Médaille commémorative des Opérations de Sécurité et de Maintien de l'Ordre en A.F.N. avec agrafe SAHARA. Croix du Combattant. Médaille de la défense nationale MDN avec agrafe défense et essais nucléaires. Inscrit à l'AVEN .
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Denis
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MessageSujet: Re: ANCIENS CONTAMINES DU TIR BERYL   ANCIENS CONTAMINES DU TIR BERYL - Page 2 EmptyJeu 25 Déc 2008 - 11:08

Merci Marcel de ces précisions. merci
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soaz93
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soaz93


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MessageSujet: vidéo de témoignage sur Béryl   ANCIENS CONTAMINES DU TIR BERYL - Page 2 EmptyJeu 25 Déc 2008 - 21:59

L'irradié de la République